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Oh Verbe…(1)

Oh VerbeÀ l’émouvante puissance évocatrice, tu me parles dans le langage des anges et celui des hommes, à moi, infecté du pus d’hypocrisie, ordure égocentrique que tu n’hésites pas à brûler à mort plutôt que d’attendre le voir me perdre. Que me dénoncerais-tu pas lorsque tu es l’instrument d’une âme inspirer de l’esprit de rénovation?

L’esprit rénové des âges…(2)

Le forgeronÀ ta forge, avec ta parole d’acier tu prends l’allure d’un forgeron, martelant sur l’enclume, mes pensées de fer. Tu chauffes mon ego à vif pour perforer sa forteresse qui emprisonne tout ce que je sais mais que j’ignore. Si le feu, ton dernier recours, ne m’était réservé, je n’aurais plus rien qui m’appartienne, plus rien à apprendre. De l’humilité à l’orgueil, du chaud au froid, de l’air à l’eau, de la terre au ciel, de la femme à l’homme comme de la sécheresse à l’humidité, s’évapore mille et mille semences. De ton verbe illustré, s’écoule tout ce que j’ai toujours su, abreuvant enfin ma soif de vivre cette vie nouvelle qui m’était réservé à…

Peindre l’invisible et écrire son silence…

Alors, TOI, qui tardes tant à te chercher,
Ne regarde ni couleurs, ni mots, sans risque de te trouver.

Être ou…ne pas être…?

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Tous les yeux regardent, certains observent et très peu voient vraiment. Toutes les oreilles entendent, certaines écoutent et très peu comprennent vraiment. Tous les gens vivent, certains s’expriment et très peu se réalisent vraiment. Par les vibrations d’une voix, par l’étincelle d’un regard, par l’harmonie d’un geste (3), on voit, on entend et on sent car chacun porte la flamme du TOUT en lui et la flamme du TOUT se porte en chacun (4).

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La vérité sur soi aveugle autant que la lumière. Le mensonge, lui, devient le seul roman qui peut mettre notre petite personnalité en valeur, mais cache l’objet secret de notre incarnation sous un tas de cendre qu’il nous faut remuer constamment pour rallumer cette flamme. Souvent, replié sur moi-même, muet, contemplant en songe les images de ma vie, un sentiment d’insuffisance pesait sur moi. L’art fut mon sauf-conduit qui a pu me permettre de passer derrière le miroir des apparences pour parfaire mon identité inachevée. Comme une mère, elle m’éduque pour m’élever de l’enfant à l’adulte et de son sein, m’alimente d’un code d’accès pour passer la frontière de l’homme. Pour m’en rendre conscient, elle n’a pas craint d’ériger un mur au-dessus de l’orgueil, avec son autel où l’ego en était le sacrifice (5) pour que je sente sa manigance qui a cherché si longtemps à me maintenir dans son monde des rampants.

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Le dialogue des non-dits!

— Ouais…Tu n’as jamais pensé de jeter un coup d’œil à l’intérieur de ton cerveau toi? Ce serait peut-être intéressant d’y découvrir un peu trop…D’ORGUEIL!

— Seigneur, tu veux me faire faire une psychanalyse? Peut-être mais mon cerveau …pas sûr! Je crois plutôt à une de mes faiblesses émotionnelles.

— Laquelle?

— LA PEUR!

— Tu ne penses pas que l’orgueil et la peur se relie facilement comme l’intellect et les émotions?

— Peut-être mais, en vérité, j’ignore encore si c’est dû à mon enfance qui s’est passée à l’époque où avec l’aide du clergé, nos tuteurs, tout en élevant leurs chiens, leurs chats, cherchaient à nous dompter plutôt qu’à nous instruire. Mais la peur, comme plusieurs de mon temps, s’est imprégné sournoisement en moi.

— Dans ton temps, les parents avaient beaucoup d’enfants. Aujourd’hui, c’est les enfants qui ont beaucoup de parents et pourtant la peur y règne encore!

— Malheureusement c’est vrai, et il y a sûrement de l’orgueil aussi. Mais, sais-tu que pour priver l’être de toutes ses capacités d’actions et de raisonnements, aucune émotion n’est plus efficace que la peur?

— Sûrement, c’est le pourquoi tu scrutes ton coté émotionnel? Tu ne devrais pas oublier pas la complicité de ton mental pour autant!

— Bien sûr. Pourquoi penses-tu que je cherche à m’en dédoubler?

— Alors, on peut facilement supposer un affrontement entre l’ange et le démon en toi?

— EXACTEMENT! L’un, l’original, n’est rien d’autre que mon véritable moi et l’autre, la peur (artifice du diable), n’est rien d’autre que le voleur d’une grande partie de ma vie. Arbitre ce duel entre le bon et le mauvais de moi, entre l’humble (humilité) et l’arrogant (orgueil), soit le témoin de cette lutte.

— Si tu veux, mais rompre de l’orgueil luciférien va te demander sûrement un certain courage!

— Qui peut véritablement parler de courage lorsque, épuisé, au fond du baril, t’en as ASSEZ de supporter sa coquetterie, sa vanité, ses exigences et ses mensonges pour combler son fantasme qui te prive du festin?

— Ouais, à vrai dire, personne… Alors… bon vent Judas!

— Bien dit! Comme suceur de sang non assouvi (6) de sa pinte, sa trahison m’aspire autant qu’un vampire assoiffer sans limite d’énergie qu’il me pompe en me rendant si inefficace que, pour rétablir le lien entre l’humain et le divin en moi, la chasse de mon double est mon seul recours à l’usurpation de l’instinct pour justifier ma saison en enfer. Il m’a fallu abdiquer complètement, car l’ego m’asséchait autant qu’un filet d’eau prétendant faire fleurir un désert.

— Si tu es prêt à admettre qu’il y a de l’orgueil, tu dois être conscient que, sous sa gouverne, l’humain s’enfonce comme dans un sable mouvant. Comment penses-tu faire pour t’en extraire?

— Bien oui je l’admets. J’ai vécu avec ce cadavre pendant 60 ans et depuis, je creuse sa tombe et assis au bord du trou. J’espère avoir enfin le courage de l’enterrer, lui et son emprise sur moi, car je sens que ma vie n’est plus pour lui et que le ciel non plus.

— C’est bien.. c’est bien mais, n’oublie pas que certains adversaires peuvent s’abattre à coup de courtoisie, et celui-là est beaucoup trop coriace pour que tu triomphes par le verbe. Il est utopique d’accéder à ta liberté sans provoquer quelques dissolutions, quelques turbulences sur les racines de sa névrose (7).

— C’est certain que seul, je peux m’imbiber d’angoisse (8) avant de trouver le cran de le dénoncer mais, avec ton aide, c’est ce que je fais présentement. J’admets aussi que, lors des fiançailles de l’homme et de la femme, ou du cœur et de la raison qui m’habite (9), il y a une pluie de critiques négatives qui peuvent s’abattre sur moi. Déluge de l’ego mais, comme parapluie, un cheminement spirituel m’en protègera surtout lorsque je prends conscience que succomber à son imagination fantaisiste m’éloigne de ma propre nature.

— La lignée de Caïn s’agrippe longtemps (10) car l’ego ne lâche pas prise facilement.

— Oh oui, ça tu peux le dire car, comme geôlier du divin, il n’y a pas mieux pour emprisonner mon identité dans une vie ténébreuse où il y règne en maître. Tu sais, mes histoires d’amour, mes triomphes, mes conquêtes ne sont finalement rien pour me relier à moi. C’est dans la défaite et la tragédie que ma vraie nature m’est apparue pour que je me reconnaisse en donnant la détermination à mon âme de s’envoler de son tombeau pour que lors de sa tournée, (11) il le trouve, vide.

— Je peux te faire une confidence?

— Certainement!

— J’ais des raisons de croire que tu n’es pas le seul à avoir été manipulé par lui!

— Comment… toi aussi?

— Comme c’est pas possible. Pourtant, échouer n’est pas si grave, ne pas essayer l’est sûrement plus mais, comment combattre l’instinct qui lui prête main forte en lui fournissant les arguments qui entretiennent la gêne d’oser se mettre à nu (12)? Combien de fois la peur d’un refus m’a privé d’un rendez-vous? Combien de fois le stress de m’exprimer, m’a claustré dans le silence? Combien de fois je suis resté chômeur(se) par l’anxiété de franchir la porte pour solliciter un emploi? Combien de fois, y vont dire, y vont penser, à paralyser un projet? Combien de fois le roman de mon livret de banque a nourrit mon insuffisance en développant mon avarice par des alibis de mots pour justifier la stérilité de partage? Combien de fois le risque du ridicule a tué l’audace de mettre mes talents à jour? Combien de fois la peur de déranger m’a contraint de communiquer avec une personne à qui je pensais quand, soudain, la sonnerie téléphonique me surprenait par cette même personne? Combien de fois…? Combien de fois…?

— Oui, je sais, je sais. En nous dissimulant cette règle élémentaire qu’il est IMPOSSIBLE de penser à quelqu’un sans qu’il y pense lui-même, il nous prouve que son arme favorite est l’intellect qui fait toujours preuve d’une extraordinaire ingéniosité dès qu’il présente des vérités qui nous gardent prisonnier de sa psychose (13). Mais, toi aussi, ne te sens pas trop coupable pour autant; notre volonté n’y a pris aucune part. C’est le tango de l’ego (14), la dualité entre l’homme et la femme en nous ou, si tu préfères, la confrontation éternelle entre le petit moi limité et le grand moi illimité.

— N’empêche que j’aie la sensation d’avoir vécu que 10% de ma vie et, pourtant, la culpabilité garde malgré moi, encore sous silence, sa fameuse cage rose où il a encellulé si longtemps tout mon potentiel intérieur (15).

— Ah l’ego…. C’est vrai que déguisé sous son habit fantomal, ses tentacules manipulatrices nous illusionnent par le mirage d’un château (16) qui flotte dans le ciel avec son Dieu argent pour réduire le monde, pour en être le centre en nous empêchant de comprendre l’origine des choses et le devenir de notre existence. Néanmoins, lui aussi pâlit souvent de peur (17) et s’étonne de voir ses mondes s’évanouir quand enfin notre authenticité essaie d’y faire obstacle surtout quand on tente de se libérer de son sortilège pour permettre à nos qualités supérieures de s’exprimer. Mais, malheureusement, on n’est pas les seuls à avoir subis son ensorcellement. Il entre par infraction dans l’existence d’une multitude de gens. Il est malin (18) et non satisfait de se limiter à nous, il contribue encore à alimenter la zizanie dans toutes les sphères de la société. Omniprésent dans la mafia, religion, politique ou tout autre formation même démocratique, il s’infiltre entre le pourvoir exécutif et législatif, attisant le feu de la révolte et de la discorde. Que de forces en contrariété où l’énergie se perd à gérer des problèmes de rivalités personnelles en parasitant la velléité du pouvoir pour protéger quoi….? Son propre patrimoine!

— Ouais… et notre monde qui devient de plus en plus complexe devant la complexité de son problème. Comment lui faire reconnaître que son ambition intime est donc plus fragile, faillible, corruptible et insuffisante?

— Oublie ça! Imbu de lui-même, il revendique sans scrupule, toutes les expériences qu’il nous fait vivre avec ses artifices (argent, alcool, drogue, sexe) qui nous donnent l’impression de déborder d’énergie lorsqu’en réalité, il nous en vide.

— Des fois je me dis que si on pourrait naître plus vieux en débutant par la sagesse, on devrait le maîtriser, lui, qui par ses manœuvres nous assassine en pleine vie.

— Voilà l’erreur commune car, plus on essaie de le maîtriser, plus on lui donne de l’importance et plus il se fortifie. Mais, quand on le dénonce lorsqu’il se pointe le bout du nez, il fuit.

— Tu suggères qu’on le dénonce? Voir même, l’ignorer?

— Évidemment! Même le diable meurt devant l’indifférence… alors!

— Mon Dieu, ça c’est une grande vérité. Moi le premier l’ignorait et sûrement plusieurs. La tentation d’en parler tout autour afin d’instruire les gens et même de faire des conférences sur le sujet devrait te motiver à passer le message!

— Ouais ouais, tu veux vraiment faire de moi un autre prêcheur? Tu n’as rien compris ou quoi? D’abord, il y en a assez qui prêche déjà et ensuite, inutile de me couvrir de ridicule pour qu’en bout de ligne…les gens continueront à vivre, certains, peut-être s’exprimeront et très peu se réaliseront vraiment. Mais, tu oublies l’essentiel. Je ne cherche qu’à percer ce mystère que pour me réaliser moi et rien d’autre. Je n’ai rien à enseigner à personne sauf à moi, et tout à apprendre en prenant conscience que, depuis l’âge de pierre, j’ai observé que l’homme s’est développé, physiquement du moins, pour qu’on en arrive à ce qu’on est rendu aujourd’hui. Émotionnellement, il est loin d’être rendu à maturité mais, sans vieillir trop tôt ou devenir sage trop tard, il a tout de même évolué autant psychologiquement que matériellement et scientifiquement… que je l’admettre ou non. De mes grands parents à mes parents et de moi à ceux qui vont me suivre, l’humain a toujours progressé, toujours! Comme tous les échecs d’une génération s’infiltrent dans la suivante, les réussites en font tout autant en s’améliorant car tout se recycle. C’est la biographie de l’homme, c’est son histoire et certaines conclusions des anciens âges sont la clé pour revendiquer ma vraie identité, ma vraie personnalité en démenottant l’inconnu qui patiente encore, en moi.

— Alors avant d’avoir le regret de dire j’aurais du, j’aurais donc bien du…, qu’attends-tu?

— RIEN…, moi, je suis déjà en route et puisque ce n’est le destin de personne de mourir enchaîné à lui. Toi, pourquoi hésites-tu à me suivre? Une balade dans l’allée de la mémoire de nos ancêtres, par sa lumière (19), ne devrait que nous éclairer à la fin du chemin. Prends ton orgueil et tords-lui le cou et trouve le courage de m’accompagner, et ensemble…ALLONS-Y !

À suivre…
La mémoire collective…